Paris Web 2012, la qualité y était !

Comme chaque année depuis 7 ans se sont tenues début octobre les 2 journées de conférences et la journée d’atelier de Paris Web, la grand-messe annuelle du design web, de l’accessibilité et bien sûr, de la qualité !

Paris Web 2012 - Webdesign, Qualité, Accessibilité

A titre personnel, c’était ma deuxième participation à l’évènement. Et ce fut une nouvelle fois l’occasion de prendre un bain de qualité. Voici donc un compte-rendu de ce qui m’a particulièrement parlé parmi toutes les conférences que j’ai pu suivre. 🙂

Le web évolue, les métiers aussi

Face à l’évolution exponentielle des technologies, réaliser un projet web devient de plus en plus complexe. Que ça soit pour les professionnels du web comme pour les clients. En réponse à cette problématique, Florian Hamel a expliqué son poste de creative technologist.

Sous ce nom barbare se cache un métier très proche et complémentaire du poste de responsable qualité. À l’instar du qualiticien web, le creative technologist trouve sa place à la confluence des métiers classiques du web : entre la création, la technologie et le marketing.

Creative Technologist : Technologie - Créativité - Marketing

Mais si le qualiticien définit des critères de suivi et effectue les analyses qui permettront aux équipes opérationnelles d’améliorer continuellement leurs réalisations par l’intégration de bonnes pratiques, le creative technologist a davantage comme rôle de tester et éprouver des solutions technologiques. Il accompagne ainsi concrètement les équipes – en interne comme chez le client – au moment de la réalisation des projets en aidant à choisir la meilleure solution au regard des besoins et contraintes créatives, techniques et marketings.

Florian m’a donné l’occasion de découvrir un métier qui m’était inconnu jusqu’alors. Il s’inscrit dans la maturation de nos métiers. Nous pouvons tous le constater, longtemps restés très opérationnels voire simples exécutants, les professionnels du web développent et font valoir leur expertise au sein des entreprises pour prendre de la hauteur. C’est de là que le qualiticien web provient.

Gestion de la qualité ouverte

L’un des moments forts pour la qualité web sur ces 3 jours a été l’intervention d’Élie Sloïm et Pascal Romain sur l’Open Quality Management.

Comme beaucoup de nos lecteurs doivent le penser, du moins je l’espère, l’ouverture exceptionnelle rendue possible grâce à Internet fait partie pour moi de l’un des fondements du web. On le voit d’année en année, les modèles ouverts s’étendent et se diffusent à tous les domaines du numériques et plus encore. De l’open source à l’open data, de nombreux exemples ont pu démontrer les bienfaits de l’ouverture.

La question à laquelle Élie et Pascal ont alors tenté de répondre : et si l’ouverture était un levier d’amélioration de la qualité ? (NDLA : Pascal Romain a participé à l’ouverture des données de la région Aquitaine. À ce titre, la présentation et mon compte-rendu sont donc surtout focalisés sur une démarche open data)

Pascal l’a très bien souligné lors de la présentation, la gestion d’une démarche d’ouverture des données nécessite un minimum de moyen. Ouvrir ses données, c’est bien. Mais cela demande effectivement un minimum d’investissement dans la récolte et l’analyse de données. Mais aussi, les données ouvertes doivent répondre à des besoins : au même titre que n’importe quel contenu ou service web, les données ouvertes sont une matière à destination d’utilisateurs. La démarche d’ouverture doit donc être suivie dans le temps, analysée et améliorée en continu. On ne peut ici s’empêcher de faire un parallèle avec le management de la qualité.

Le parallèle ne s’arrête pas là. En effet l’ouverture des données doit souvent faire face à des freins qu’un responsable qualité peut rencontrer lorsqu’il met en place une démarche qualité. Notamment la résistance au changement : parce que les deux démarches sont récentes et demandent aux organismes de modifier leur organisation. Qu’il s’agisse d’ouverture de données ou de gestion de la qualité, l’ensemble des intervenants doit s’ouvrir aux autres intervenants, internes mais aussi externes (particulièrement dans l’open data). Alors que les organisations sont souvent historiquement cloisonnées.

Bref, forts de leurs expériences dans leurs domaines respectifs – la gestion de la qualité pour Élie, l’ouverture des données pour Romain, ils proposent une vision commune de ces démarches.

Là où la gestion de la qualité classique consiste à mettre en place une charte qualité, définir des processus… la gestion de la qualité ouverte irait plus loin : publier les savoir-faire, valoriser l’expertise individuelle – pour mieux valoriser l’expertise de l’organisation, rendre public les audits et indicateurs de qualité… Non content de donner une plus grande légitimité à l’organisation, une telle démarche permettrait au tout-venant de participer à l’amélioration continue des services, contenus, processus… à l’aide de remontées de la vraie vie.

Sorti de Paris Web, cette vision peut paraître idyllique, mais je suis tenté de dire qu’il ne tient qu’à nous de la réaliser. 😉

Nous sommes tous responsables

De ces 3 journées à Paris Web, je retiens un intérêt toujours croissant pour défendre l’intérêt des utilisateurs tout en répondant aux objectifs des entreprises – ce sont quand même elles qui nous permettent de gagner notre vie. 😉

Je crois que la notion forte de cette cuvée est que « nous sommes responsables de ce que nous mettons au monde » (1).

You are responsable for what you put into the world

La mutation d’Internet n’a jamais été aussi frénétique et il est souvent remonté pendant les conférences – mais aussi pendant les pauses lors des discussions – l’importance capitale que nous, professionnels du web, soyons vigilants quant aux choix que nous faisons au quotidien.

Cette notion de responsabilité est une des notions qui m’ont amenées à m’intéresser à la gestion de la qualité web. Car le web est un médium où nos réalisations ont un impact direct sur l’utilisateur final. Si nous ne faisons pas l’effort de réfléchir à ce que nous réalisons, à l’utilisation des services que nous créons, aux impacts que nos choix peuvent avoir sur les utilisateurs… alors nous prenons le risque de louper tous les coches : qu’il s’agisse de répondre aux besoins des utilisateurs mais aussi aux objectifs de l’entreprise pour laquelle nous travaillons.

Conclusion

Vous l’aurez compris, qualiticiens ou pas, nous sommes responsables de la qualité des services en ligne que nous créons. Ce message est très largement diffusé pendant les 3 journées de Paris Web chaque année, et il ne tient qu’à nous de le diffuser tous les autres jours de l’année ! 😀

Note :
(1) Libre traduction de la citation de Mike Monteiro : « You are responsible for what you put into the world » – retour.

Crédits photo :

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A propos Luc Poupard

Je découvre Internet au lycée et suis immédiatement émerveillé par les possibilités offertes en terme de transmission de l'information et d’échange entre les personnes ! J'apprends sur le tas le HTML, le CSS... je découvre les standards, le monde du libre... Avide de bien faire les choses, le concept d'accès à l'information pour tous et l'accessibilité deviennent une évidence. Lors du W3Café d'avril 2011, Delphine et Sébastien parlent de l'intégration de l'accessibilité dans une démarche qualité. Cette présentation est une révélation pour moi. Je met un nom sur ce pour quoi j'œuvrais au quotidien sans le savoir : Qualité Web. De fil en aiguille je rencontre Delphine, puis David. Et lorsque Delphine me propose de prendre part au projet w3qualité, je ne peux qu'accepter !

2 thoughts on “Paris Web 2012, la qualité y était !

  1. J’ai aussi suivi cet atelier, très intéressant. Toutefois, en discutant avec plusieurs personnes, cette vision du « tout ouvert » (ou toutou vert pour les connaisseurs) montre vite ses limites selon le domaine.

    Évidemment, dans le nôtre, cela fait partie de l’ADN d’internet, et la question ne se pose pas à mon avis. Après, je doute qu’un grand groupe chimique ait l’envie à faire une démarche d’ouverture complète sur ses processus internes, surtout quand ce dernier lutte contre la contrefaçon sauvage (je ne dis pas qu’ils ont raison ou pas, juste qu’ils n’ont pas l’envie de le faire).

    Après, je conçois que dans une démarche publique, cela ait tout son sens.

    • C’est vrai que la formulation est très générique mais je parlais effectivement avant tout de web 🙂 Il y a déjà du boulot dans notre domaine pourtant « naturellement » très ouvert, alors pour ce qui est des autres domaines…

      Quoiqu’il en soit et quelque soit le domaine, comme c’était très bien dit pendant la conférence : chaque organisation a le choix 😉

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