Pour un premier pas dans ce projet, nous nous sommes dit qu’il serait bon de commencer par une définition. Exercice difficile ! Plutôt que se concerter pour sortir une définition que nous voudrions académique (et nourrissant des débats sans fin ?), voici quatre visions de la définition de la qualité web.
Pour ce faire, et plutôt que de se cantonner aux deux « qualiticiens » de l’équipe de w3qualité, nous avons demandé à Élie Sloïm et Frank Taillandier de partager avec nous leur vision de la discipline.
Chacun a préparé sa définition indépendamment les uns des autres.
La qualité web selon David Lafon
Toujours à l’affût des petits détails, des normes et de la satisfaction des utilisateurs, David a d’abord commencé comme développeur pour s’orienter naturellement vers la qualité web et l’expérience utilisateur. Depuis 2009, il s’occupe de la cellule testing & qualité au sein d’une agence et définit les méthodes pour livrer les clients avec la meilleure qualité possible.
« Pour définir la qualité web, j’ai tendance à m’appuyer sur la définition du Web par Sir Tim Berners Lee : « Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. ». La qualité web est, pour moi, la garante de ce résultat. Elle est transversale à l’ensemble des métiers du web et le rôle du qualiticien web est de s’assurer, à tous les niveaux d’un projet, que les critères de qualité sont respectés (standards, accessibilité, performances, sécurité, fonctionnalités, ergonomie et référencement). »
La qualité web selon Delphine Malassingne
Delphine était développeuse front-end convaincue du bien fondé des standards du web. Intégrée à une équipe souhaitant industrialiser ses processus, elle en est venue à la gestion de la qualité web à force de chartes, audits, mise en place d’outils, etc.
« La qualité web correspond à la meilleure façon de produire du contenu et des services web. Cela englobe le résultat final mais aussi la façon de le faire. Elle est déterminée en fonction d’objectifs identifiés qui permettent d’orienter les choix et de mesurer l’amélioration continue au regard de ces objectifs. La qualité web est gérée en faisant appel à toutes les disciplines de la conception et de la réalisation de pages web. L’ensemble permettant d’assurer la meilleure expérience utilisateur possible tout en optimisant les processus de réalisation. »
La qualité web selon Élie Sloïm
Élie Sloïm est qualiticien de formation (DESS techniques de contrôle et assurance qualité – 1992). Après six années de travail sur le management de la qualité en laboratoire d’analyse de pétrole puis d’oenologie, il a créé le portail e-qualite.com en 1999 puis la société Temesis en 2000. Depuis, il continue à diriger cette société spécialisée sur la qualité et l’accessibilité Web. Il est fondateur du projet Opquast (Open Quality Standards) et contribue à ce titre à l’émergence de référentiels ouverts dans le secteur numérique.
« La qualité Web est l’ « Aptitude d’un service en ligne à satisfaire des exigences implicites ou explicites ». La gestion de la qualité Web, qu’il ne faut pas confondre avec la Qualité Web, est un « Ensemble d’activités coordonnées dont l’objectif est d’évaluer, améliorer et garantir la qualité Web. »
La qualité web selon Frank Taillandier
C’est en s’intéressant tout d’abord aux standards du W3C puis à l’accessibilité numérique lorsqu’il travaillait pour le ministère de l’Éducation nationale que Frank en est venu à s’intéresser malgré lui à la qualité web. Aujourd’hui en agence web, il sensibilise les clients, partage ses connaissances en matière de développement avec son équipe pour une meilleure maîtrise globale du média web par tous.
« La qualité est avant tout un idéal à atteindre et non une fin en soi. Le challenge est donc d’arriver à prendre en compte et à faire cohabiter pour le mieux toutes les disciplines censées intervenir dans une chaîne de production web moderne – expérience utilisateur, architecture de l’information, ergonomie, accessibilité, design web, performance, mobilité, sécurité – et ce en fonction des contraintes spécifiques au projet. »
Pourquoi quatre visions alors que la discipline doit tenir en une définition ? Parce que nous voulions montrer qu’il y a, en ce moment, des mouvements individuels vers la mise en place de la qualité web et que, si ces mouvements viennent d’expériences et d’envies toutes différentes, ils convergent néanmoins vers un même point et tendent vers une direction commune. On retrouve dans ces définitions la volonté d’un service optimisé pour l’utilisateur, des notions de transversalité et la nécessité d’une gestion globale.
Merci beaucoup à Élie et à Frank de leur participation.
Merci à Izo, Thanh, Jean-François Renauld et Julien Dubedout pour les photos.
J’y ai repensé (1) et je me dis que la qualité web, c’est ce que fait qu’un site va tenir la route.
…Au niveau de l’attente utilisateur, au niveau de la transformation et du business, d’un terminal à l’autre, dans le temps (à la maintenance ou, justement, sans maintenance), etc.
Et cet ensemble là, ce n’est pas un métier, une expertise. C’est l’effet d’un ensemble d’expertises qui, pour être mieux exploitées et pour avancer de concert, peuvent être accompagnées par le gestionnaire de la qualité. (2)
(1) Sous la douche, et du coup, j’ai eu une petite pensée pour la conférence de Denise Jacobs « Immediate inspiration » et notamment l’effet de l’eau sur notre inspiration)
(2) Non, non, je ne vous refais pas le cliché du chef d’orchestre