Être bien pour produire bien | Conférence à Paris Web 2013

Mise à jour du 06 décembre 2013 : Lien vers la vidéo.

Résumé de ma conférence « Être bien pour produire bien » tenue à Paris Web 2013 le 10 octobre.

S’intéresser à l’humain dans le travail, c’est bien. Mais si on peut, en plus, faire le lien avec la productivité et la qualité de ce qui est produit – et donc argumenter pour investir dans le bien-être, c’est encore mieux ! Voyons comment faire.

Vous avez la possibiltié de vous intéresser au bien-être de chacun et ainsi d'améliorer la qualité du travail produit. Attention, dommage collatéral : vos collaborateurs risquent d'être plus heureux.

Vous avez la possibiltié de vous intéresser au bien-être de chacun et ainsi d’améliorer la qualité du travail produit.
Attention, dommage collatéral : vos collaborateurs risquent d’être plus heureux.

Objectiver

Même si le fait que le bien-être à un impact positif sur le travail est communément admis, cela reste une idée reçue.
Un moyen d’objectiver ce ressenti est le sondage. Deux en l’occurrence :

  • un commandité par l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) et fait sur un panel de 1001 personnes
  • un fait par mes soins et relayé ici et dans le réseau de la communauté de Paris Web (donc représentatif de nous, lecteur)

Les sondages

Pour l’un des sondages, 37 items ont été proposés ; comme par exemple :

  • Atteintes des objectifs projet
  • Trajet
  • Entente avec ses collègues
  • Salaire, primes et avantages
  • Éthique de l’entreprise
  • etc.

Pour chacun d’eux, on demandait d’indiquer l’impact positif ou négatif qu’ils pouvaient avoir selon l’échelle suivante :

  • impact très important
  • impact important
  • impact peu important
  • pas du tout d’impact

Il est intéressant de constater que les 10 items de tête (qui sont estimés avoir le plus d’impact) sont quasiment les mêmes en positif comme en négatif (mais dans un ordre différent).

Ci-dessous, la liste des 10 items de tête (entre parenthèse, leur emplacement en positif puis en négatif)

  1. Impression personnelle sur son travail (11)
  2. Ambiance dans laquelle se déroule le projet (22)
  3. Respect des personnes (35)
  4. Entente avec ses collègues (46)
  5. Cohésion et unité dans l’équipe (57)
  6. Sentiment qu’on a ou non confiance en moi (64)
  7. Possibilité ou non d’exprimer ses idées (73)
  8. Qualité du travail global sur le projet (88)
    Acquisition de nouvelles compétences (hors classement10)
  9. Qualité et adéquation du matériel de travail (99)
  10. Perspective d’évolution (10hors classement)

Il est à noter qu’un item comme « Salaire, primes et avantages » arrive plutôt en bas de liste, à peu près en même temps que « Perspective d’évolution », « Horaires flexibles » et devant « Projet innovant », « Écologie / Développement durable ».
« Espaces de pause » est le dernier item (avec un impact positif important à 42 % ou encore un impact négatif peu important à 49 %)

NB : Vous avez la possibilité de consulter les résultats bruts du sondage.

Autres chiffres très intéressants : 95% du panel de 1001 personnes estiment que l’impact du bien-être sur la qualité du travail est fort à très fort. Et 91% estiment que l’impact sur la productivité est également fort à très fort.

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Donc, si on en doutait encore ou si on pensait pouvoir passer au second plan le bien-être de ses collaborateurs, on peut voir que ça vaut la peine d’agir sur le bien-être pour gagner en qualité et en productivité.

Oui, ça vaut le coup de s'y pencher sérieusement

Responsabiliser et agir

Que l’on soit dirigeant, responsable d’équipe ou salarié lambda, chacun doit déjà commencer par être attentif à son bien-être et à remonter les points qui le gênent et ceux qui l’aident.

N’oubliez pas qu’on ne peut pas se plaindre si on ne s’est jamais exprimé !

Mais on peut aussi aller plus loin en mettant en place un cycle d’amélioration (non sans avoir dû convaincre – grâce à des sondages notamment ^^ – sa direction de s’impliquer.

Une méthodologie

Comme toujours, je préconise l’amélioration continue, les petits-pas et les itérations.

C’est un excellent moyen d’assurer la démarche :

  • étaler les coûts
  • réajuster la démarche si besoin
  • agir dans un contexte de production qui ne peut pas attendre
Amélioration continue - Petits pas - Itérations

Amélioration continue, petits pas et itérations sont souvent les clés à avoir en tête pour arriver au résultat recherché.

Voici le cycle que cela pourrait donner :

  1. Un premier sondage (1)
  2. Analyser les résultats
    1. Les items qui ressortent sur le positif
    2. Les items qui ressortent sur le négatif
    3. Les items communs aux deux
  3. Communiquer ces résultats
  4. Réunir un groupe proche des salariés et mettre en place un plan d’action
  5. Communiquer les intentions
  6. Agir
    1. Gérer les points pouvant être réglés rapidement
    2. Entamer les points qui demandent un travail de fond
  7. Faire un nouveau sondage dans un délai raisonnable (ne pas lasser !)
  8. Et reprendre au point 2 : Analyse, communication, plan d’action, communication, action, re-sondage…
    Sondage, communication des résultats, plan d'action et nouveau sondage avec analyse comparative.

Sondage, communication des résultats, plan d’action et nouveau sondage avec analyse comparative.

(1 : Notez bien que vous pourriez utiliser les sondages présentés ici, mais vous perdriez la mesure et donc la possibilité de comparer entre deux itérations. Si vous voulez vraiment alléger le sondage, vous pouvez vous contenter d’une seule question et, pour vos plans d’action, visés les thématiques présentées ici.Votre seule et unique question serait alors : « Notez votre bien-être au travail entre 0 et 10 ».) – retour.

Focus sur 3 points influant fortement sur la qualité du travail

Pourquoi 3 points et pourquoi ceux-là ? Parce que ces items là ressortent fortement à la fois sur le positif et sur le négatif. On a donc tout intérêt à les soigner.

Impression personnelle de faire du bon travail

On a souvent peu de retours sur l’impression réelle qu’une personne a de son propre travail. Il y a ceux qui se sous-estiment, ceux qui se sur-estiment et ceux qui se sur-estiment …en apparence !

Le meilleur moyen de donner à quelqu’un l’impression qu’il fait du bon travail c’est …de lui dire à chaque fois que c’est le cas, lui signaler ses progrès également, même si ce n’est pas encore le niveau attendu.

Valorisez vos collègues, vos subalternes, vos supérieurs mêmes. « Valoriser » ne veut pas dire complimenter à tout-va, cela veut dire signaler tous les points positifs.

Ambiance dans laquelle se déroule le projet

L’ambiance se soigne en dosant le stress, la pression, les moments de détente. Il faut gérer les coups de fatigue, les désaccords voir l’enthousiasme débordant, la légèreté, etc.

La clé – s’il y en a une : objectiver, apaiser, relativiser, prendre en compte.

Dans la société où je travaille, les projets sont parfois suivis d’un bilan fait par le responsable qualité (transverse et non-impliqué dans le projet) où un questionnaire anonyme rempli par chaque participant permet aussi de récolter le ressenti. Cela peut faire partie des actions mises en place pour mieux savoir où les progrès sont à faire et où sont les points forts.

Respect des personnes

S’il y a une thématique sur laquelle il faut être exemplaire, c’est bien celle-là !

Cela passe par l’égalité de traitement quel que soit le niveau, le métier du salarié ; par le juste dosage de l’humour ; par la prise en compte du travail (gare au supérieur qui s’approprie le travail du subalterne !) ; ou encore par respecter le rythme de chacun et les moments de pause.

Pour ces trois thématiques comme pour beaucoup d’autres, si je devais donner une clé, ce serait celle-ci : la bienveillance. Abordez chaque problème humain avec bienveillance et cela ne peut pas mal se passer.

Annexes

Liens

Pour aller plus loin

Remerciements

Je tiens encore à remercier les 149 personnes qui ont eu le courage de remplir mon sondage jusqu’au bout et sans qui je n’aurais pas eu des résultats, représentant spécifiquement notre communauté, à analyser et à présenter.

Merci à Mickaël Morier qui m’a autorisée à utiliser son sourire.

Merci à Jean-François Renauld pour ses photos.

Merci à Ekino et aux DFO en particulier.

Photo Jean-François Renauld

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A propos Delphine Malassingne

C’est peut-être parce que j’aime bien classer, normaliser et entrer dans les détails que j’en suis arrivée à la gestion de la qualité web. Je suis pourtant partie d’une formation initiale artistique (arts plastiques et histoire de l’art) mais c’est vers Internet que je me suis tournée. J’y voyais un formidable outil de communication et de transmission de l’information. J’ai eu la chance de faire les bonnes rencontres : celles qui m’ont conduite vers la vision utilisateur, les standards du web, l’accessibilité numérique, etc. J’ai pu alors me forger ma propre conviction que j’ai cherché à appliquer dans mon travail de développeuse front-end et à partager autour de moi. Devenue responsable qualité web depuis juin 2009, je n’ai de cesse de me perfectionner sur ce métier encore naissant et de le faire connaître.

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